De 1919 à 1945 : une main d’œuvre spécialisée

La France compte proportionnellement plus d’étrangers en 1930 qu’en 1980 et est alors le premier pays d’immigration en Europe, le deuxième dans le monde derrière les Etats-Unis. En Maine-et-Loire, le nombre d’étrangers est multiplié par 4 en 20 ans. Essentiellement des Italiens et des Polonais.

Contrairement à une opinion très répandue, le problème de l’immigration étrangère en France ne date pas des deux dernières décennies. Il s’est déjà posé, avec une acuité comparable, dans l’entre-deux-guerres, puisqu’en 1931, on comptait, dans la population de la France, 7 % d’étrangers (contre 8 % en 1982), et pendant la crise économique des années trente, leur présence a suscité bien des polémiques. Durant l’entre-deux-guerres, la France occupe le deuxième rang mondial, après les Etats-Unis, pour l’accueil des immigrants ; et même, par rapport à sa population, elle vient au premier rang, ce qui reflète un afflux massif d’étrangers pendant les années vingt, avec deux maxima, en 1923-1924 et en 1930.

Les résultats des recensements révèlent une forte croissance de l’effectif des étrangers jusqu’en 1931 : il passe- en données arrondies -de 1 100 000 en 1911 à 1 500 000 en 1921, 2 500 000 en 1926, enfin 2 900 000 en 1931 ; on peut dire trois millions, car les statistiques officielles n’ont qu’une exactitude approximative. En effet, il règne une grande ambiguïté quant à la classification des « sujets et protégés français», c’est-à-dire les ressortissants des colonies et protectorats, au nombre de 100 000 à 150 000. Et surtout, comme encore aujourd’hui, les recensements sous-estiment le nombre des étrangers ; leurs résultats donnent des effectifs inférieurs aux statistiques des services préfectoraux. Ceci s’explique par plusieurs facteurs : la mobilité de fa main-d’œuvre étrangère (par exemple, les ouvriers des chantiers temporaires sont exclus des listes nominatives des recensements, de même les colporteurs), l’analphabétisme, enfin la méfiance à l’égard de tout contrôle bureaucratique, d’autant que beaucoup d’étrangers sont originaires de pays plus ou moins dictatoriaux.

Il convient de rappeler brièvement les causes de cette immigration.

  • Dans la plupart des cas. elle répond à des motifs économiques, liés au déclin démographique de la France, et à la pénurie de main-d’œuvre consécutive aux lourdes pertes de la Grande Guerre, face aux besoins considérables de la reconstruction des régions dévastées du Nord et du Nord-Est et aussi de plusieurs secteurs de base de l’économie : mines, industries lourdes, et même agriculture du Bassin Parisien et du Midi.
    Ces besoins suscitent des flux d’immigration, soit individuelle, soit organisée – en application d’accords bilatéraux entre états – depuis divers pays pauvres et relativement surpeuplés, souffrant du sous-emploi.
  • Dans une minorité de cas. mais dont la part va croître dans les années trente, il s’agit de motifs politiques, liés à la réputation de la France comme terre de liberté. La France apparaît comme le refuge des proscrits fuyant les régimes totalitaires et réclamant le bénéfice du droit d’asile : dans les années 1920. réfugiés venus d’Union Soviétique ; dans les années 1930, réfugiés venus des états fascistes.

Cependant, malgré ces entrées de réfugiés, on note, au cours des années 1930, une diminution du nombre des étrangers ; il tombe de 2 900 000 en 1931 à 2 400 000 en 1936 et  700 000 en 1946. Cette régression s’explique, dans une première période, par la crise économique et le chômage qui provoquent des protestations xénophobes qui aboutissent au vote de la loi de contingentement du 10 août 1932 ainsi qu’à une politique d’incitation aux départs; au point qu’a deux reprises, en 1932 et 1935, on enregistre même un solde migratoire négatif; dans une seconde phase, elle s’explique évidemment par la deuxième guerre mondiale et l’occupation allemande. Il faut y ajouter les nombreuses naturalisations d’avant-guerre : environ 350 000 de 1931 à 1946.

En Maine-et-Loire, comme dans toute la France de l’Ouest, le pourcentage d’étrangers est très inférieur à la moyenne nationale : environ 8 fois moindre, puisqu’il plafonne en 1931 au-dessous de 1 % (0,83 %) ; ceci en raison de l’éloignement des frontières, et surtout à cause de la sous-industrialisation et de l’abondance de la main-d’œuvre d’origine rurale. Le Maine-et-Loire ne se classe qu’au 72ème rang des départements d’accueil. Pourtant, en vingt ans (1911-1931), on note une forte augmentation : la population étrangère fait plus que tripler; sans les « sujets français », elle passe de 1058 individus en 1911 à 2 182 en 1921 et 3 276 en 1926 (mais l’a même – année 26, les services préfectoraux dénombrent, selon les mois -, entre 3 945 et 4 271 étrangers) ; elle culmine à 3 463 personnes en 1931 avant de retomber à 2 928, en 1936. Avec les ressortissants de la «France d’Outre-Mer », le nombre total, des étrangers dépasse 4 000 (soit trois fois moins qu’aujourd’hui : 12 974 en 1982).

Cette population étrangère reste donc très minoritaire : absente de la plupart des communes rurales agricoles (encore qu’on dénombre environ 200 étrangers dans l’agriculture, en particulier dans la vallée Saumuroise), elle se groupe dans les villes, où elle vit diluée au sein de la population ouvrière française : en 1936, un millier d’étrangers dans l’agglomération angevine, dont 971 à Angers (soit 1,10 % de la population), 169 à Saumur, 107 à Cholet ; et surtout elle se concentre dans les cités minières : assez peu à Trélazé ( 1,25 %), davantage dans le Segréen (Segré : 1,8 %, Nyoiseau : 7,4 %) et à Saint-Pierre-Montlimart – dans les Mauges – qui détient le record, avec 285 étrangers, constituant 13 % de la population.

LA STRUCTURE DE LA POPULATION ÉTRANGÈRE

La répartition par nationalité (en 1936)

Elle révèle une grande diversité d’origine : par exemple, dix-huit nationalités différentes à Saumur (en partie à cause des élèves-officiers stagiaires), quatorze à Cholet, huit à Saint-Pierre-Montlimart. Mais, à part les « sujets et protégés français » (928) dont la plupart sont des indigènes d’Afrique du Nord, ces étrangers sont presque tous des Européens, ce qui constitue évidemment la grande différence avec l’immigration actuelle.

Quatre groupes nationaux sont particulièrement nombreux :

  1. les Italiens (763), présents un peu partout, mais surtout dans les
    trois villes principales
  2. les Polonais (646), à Angers, et surtout dans les centres miniers.
  3. les Espagnols (348), à Trélazé et à Saumur
  4. les Belges (306), surtout dans les villes

Viennent ensuite : les Tchécoslovaques (136) dans les cités minières; les Suisses (116) et les Allemands (115)…

Ces statistiques ne prennent évidemment pas en compte plusieurs centaines de personnes récemment naturalisées, selon un rythme d’une quinzaine par an dans les années 20, et d’une vingtaine par an dans les années 1930 (27 en 1933).

La répartition par âge et par sexe.

Venus pour gagner leur vie, les étrangers sont en majorité des adultes encore jeunes : les deux-tiers ont entre 15 et 49 ans. On dénombre relativement peu d’enfants (chez les Italiens, en 1940, à peine 15 % de moins de 17 ans) et très peu de vieillards.

Les hommes constituent 70 % de la population étrangère. Parmi les hommes actifs, environ 40 % sont seuls : célibataires ou ayant laissé leur famille au pays, ils habitent en meublé et sont particulièrement mobiles ; environ 60 % vivent avec leur famille, pour la plupart mariés à une femme de même nationalité, mais d’autres, de plus en plus nombreux, avec une femme française. En 1936, la plupart des couples, âgés de 30 à 40 ans, ont des familles relativement nombreuses : en moyenne, 2 enfants par famille chez les Espagnols, 2,5 chez les Italiens, 4 chez les Polonais ; et qui n’ont pas fini de s’accroître. Les enfants et le logement – dans les cités minières, des maisonnettes de 2 ou 3 pièces avec jardinet – les incitent à se fixer.

La répartition professionnelle

Les étrangers sont employés dans des secteurs où le travail est physiquement pénible, secteurs déjà progressivement délaissés par les Angevins. Selon une enquête du service de la main-d’œuvre en 1935,

  • près d’un quart (24,4 %) d’entre eux sont mineurs (Italiens et Polonais dans les mines de fer du Segréen, Espagnols dans les ardoisières de Trélazé, Polonais et Tchèques dans les mines d’or de la Bellière à Saint-Pierre-Montlimart) ;
  • près d’un quart (24,4 %) travaille dans le bâtiment et les travaux publics comme ouvriers qualifiés ou manœuvres, quelques-uns comme artisans établis (Italiens, Espagnols…) ;
  • le reste des actifs étrangers se partage entre la métallurgie (Montrejeau à Angers), la verrerie (à Angers et à Saumur), l’agriculture, comme ouvriers agricoles mais aussi comme exploitants (dans la vallée Saumuroise).

Les actives étrangères – une minorité, car la plupart des femmes restent au foyer – sont présentes dans les ordres religieux hospitaliers, dans les services domestiques, et surtout dans les industries textiles et de la chaussure, comme ouvrières.

Jusqu’au début des années 1930, cette main d’œuvre étrangère est restée très instable, avec presque autant de départs que d’arrivées, au point qu’à chaque recensement quinquennal, on ne retrouve qu’une partie des étrangers dénombrés lors du recensement précédent. Dans le courant de 1929, une mine de fer a dû réembaucher 90 % de son effectif. Les causes de cette instabilité sont multiples : la brièveté de beaucoup de contrats, les ouvertures et fermetures d’entreprises, l’insatisfaction, entraînant par exemple des départs liés à des rumeurs de salaires plus élevés ailleurs.

LES FLUX ET LES FILIÈRES D’IMMIGRATION

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Mines d’or de la Bellière à Saint-Pierre-Montlimart. (vers 1907) Carte postale – ADML, 6 Fi 10742

Les archives révèlent des flux d’immigration de travailleurs étrangers dès les dernières années de la Grande Guerre, et même, à Saint-Pierre-Montlimart, dès 1906 (date de l’ouverture des mines d’or) avec l’introduction de ressortissants de l’Empire d’Autriche, en fait Tchèques de Moravie; puis après 1910, de Grecs et de ressortissants de l’Empire Ottoman, en fait Grecs et Albanais; enfin, en 1916, de Marocains. Ensuite les flux d’arrivée sont presque continus jusqu’au début des années 1930, avec deux temps forts, l’un de 1921 à 1926, l’autre en 1929-1930. Ils sont alimentés par deux types de filières : une immigration individuelle coexiste avec une immigration organisée.

L’immigration individuelle

Elle concerne surtout les Italiens et les Espagnols. Il s’agit d’immigrants venant de régions pauvres et surpeuplées, et parvenus jusqu’en Anjou en suivant des filières familiales et villageoises.

Un bon exemple est celui des maçons italiens originaires du Frioul, au nord-est de l’Italie, plus précisément des régions rurales assez déshéritées des Préalpes Carniques et Juliennes, et de la haute vallée du Tagliamento. Là se trouvait une école nationale de carrelage et de céramique d’excellente renommée, d’où, dès le début du XXe siècle, une tradition des migrations saisonnières : du printemps à l’automne, les jeunes hommes partaient travailler comme ouvriers qualifiés du bâtiment à travers toute l’Europe, et l’hiver, revenaient à la petite ferme aider les anciens et les femmes. Progressivement ces migrations saisonnières se sont transformées en migrations temporaires beaucoup plus longues, et souvent en migrations définitives, en particulier vers la France.

Ainsi, Monsieur I…, arrivé en 1931 en Anjou avec son frère et cousin – chaque artisan embauchant de préférence ses cousins et voisins italiens – a été ouvrier du bâtiment, d’abord à Cholet peu de temps, puis à Angers pendant toutes les années 30 et pendant les années de guerre. Marié en 1938 à une Angevine, il a pu, après la guerre, s’établir à son compte comme artisan puis comme entrepreneur, et enfin se faire naturaliser. Comme plusieurs de ses compatriotes du Frioul, eux-aussi installés comme chefs d’entreprises du bâtiment, il a fait souche à Angers, où sa famille est parfaitement intégrée.

L’immigration organisée

Pendant la Grande Guerre, l’industrie française avait déjà eu recours à !a procédure des contrats de travail à durée limitée. Après le retour de la paix, en application d’accords bilatéraux, en particulier entre la France et la Pologne, le recrutement de main-d’œuvre a été systématiquement organisé, sous l’égide de la Société Générale d’ Immigration, émanation du patronat français. En Pologne, le relais était assuré par l’Office de main-d’œuvre, procédant à une campagne d’affiches et ouvrant des bureaux de recrutement, en particulier dans diverses villes de Galicie (laroslav, Tarnopol…), province où les fermes trop petites ne pouvaient nourrir des familles trop nombreuses. Dans les bureaux, c’était l’affluence, imposant une sélection sévère – avec visite médicale – avant la signature du contrat puis le voyage gratuit par train spécial jusqu’aux centres répartiteurs de l’Est de la France (Mulhouse, Toul).

Ainsi Madame D…, alors jeune fille de 17 ans et demi, d’une famille de 8 enfants, incitée au départ par ses parents (décembre 1930), se retrouve au terme d’un long voyage presque seule, et sans connaître un mot de français, sur le quai de la gare de Saint-Etienne (« elle a beaucoup pleuré» raconte-t-elle); après avoir honoré son contrat d’un an comme servante de ferme près de Montbrison, elle occupe un emploi de bonne à Segré, puis à Saint-Pierre-Montlimart (en 1932) où elle épouse un mineur polonais. Veuve depuis 1940, Mme D… qui a travaillé 40 ans chez ERAM, habite toujours la même maison de la cité Saint-Thomas.

Deux cas de colonies étrangères

Les Italiens

Presque omniprésents dans le département, ils sont 763 en mars 1936, et 730 le 1er mai 1940, date du recensement exceptionnel des ressortissants de « la puissance n° 6 » (nom de code de l’Italie). Près de 52 % habitent dans l’arrondissement d’Angers (dont 261 à Angers même), 27 % dans l’arrondissement de Saumur, 12,5 % dans celui de Cholet, 8,5 % dans celui de Segré. Ils sont originaires de toute l’Italie, mais surtout de l’Italie du Nord (Lombardie, Vénétie, Frioul) et de l’Italie centrale.

Chez les hommes, le taux d’activité est très élevé : à Angers, pour les 17 à 50 ans, il approche de 95 %. Dans la même ville, 60 % des actifs travaillent dans le bâtiment, où les Italiens sont des spécialistes très recherchés : une cinquantaine comme ouvriers maçons, carreleurs, mosaïstes, cimentiers, tandis qu’une douzaine sont déjà établis comme artisans, entrepreneurs, commerçants. Les autres sont ouvriers aux Verreries d’Anjou ou dans diverses usines. A Saumur et à Cholet, on les trouve également dans le bâtiment, alors que dans le Segréen, ils sont mineurs. La plupart des femmes n’exercent pas de profession, si l’on excepte quelques religieuses et un petit nombre de bonnes ou de femmes de chambre ; mais sans doute les femmes d’artisans aident-elles leurs maris.

A Angers, les Italiens, comme les autres étrangers, habitent surtout dans le canton Nord-Est, le plus usinier et le plus ouvrier, en particulier la rue Saint-Michel, la rue Larévellière, l’avenue Pasteur, et aussi la route de Briollay et le chemin du Doyenné.

Les Polonais

Ils sont près de 650 en mars 1936. A part quelques métallurgistes à Angers et quelques ouvriers agricoles, les hommes sont presque tous mineurs, et la colonie polonaise se concentre surtout dans les communes minières du Segréen – depuis 1924 – et à Saint-Pierre-Montlimart – depuis 1926, date de reprise de l’exploitation du minerai aurifère, interrompue depuis 1920. Les Polonais chargés de familles habitent dans des cités ouvrières : à Angers, la cité du Petit-Montrejeau ; à Segré, la cité des Mines ; à Nyoiseau, les cités Brège et Bois II ; à Saint-Pierre-Montlimart, les cités Pilet, Bois-Grenet, Saint-Thomas (près des mines d’or) et Cancale (sur le territoire de La Salle et La Chapelle-Aubry). Les petits logements des maisonnettes sont méticuleusement entretenus par les femmes, qui en général, ne travaillent pas au dehors. Les hommes seuls logent en chambre meublée, ou dans les foyers de baraques compartimentées, comme le Cercle à Saint-Pierre-Montlimart.

Pour les Polonais, l’Anjou constitue souvent une seconde étape. La plupart sont des ruraux des provinces ex-allemandes ou ex-autrichiennes de la Pologne, mais certains viennent de la Ruhr où ils étaient déjà mineurs. Ils comptent parmi les étrangers les plus dépaysés : la langue française est très éloignée de la leur, et ils l’apprennent tant bien que mal sur le tas. D’autant que, même à Saint-Pierre-Montlimart, ils ne sont pas assez nombreux pour avoir, comme dans le Nord Pas-de-Calais, leur prêtre et leur école ; de temps à autre, ils reçoivent la visite d’un vicaire polonais.

Comme leurs voisins tchèques, les Polonais fréquentent les nombreux cafés, particulièrement les lendemains de paye, mais ils animent aussi les équipes de football locales. Le travail au fond est dangereux et malsain ; au bout de quelques années, de nombreux mineurs sont atteints de silicose. Et il semble que la Société des Mines d’Or se soit montrée un employeur ingrat, de mauvaise volonté pour le versement des pensions d’invalidité, malgré les dossiers des médecins angevins.

A la fin des années 1930, la colonie polonaise de Saint-Pierre-Montlimart diminue considérablement : de 181 personnes en 1936, elle tombe à 51 en 1940, à la suite de nombreux départs dus au déclin, puis à la fermeture des mines de La Bellière ; tandis que les Polonais restés dans les Mauges vont travailler dans les mines de charbon de Saint-Aubin-de-Luigné, remises en exploitation par Bessonneau. La formation en 1940 et les vicissitudes de l’armée polonaise de Sikorski ont aussi contribué à disperser les Polonais, encore que les mineurs aient été mobilisés sur place.

Vers l’intégration

A la fin de l’entre-deux-guerres, beaucoup de familles étrangères sont installées depuis une dizaine d’années, parfois même une quinzaine et l’intégration est en cours. Lente chez les Polonais, où elle ne se réalisera vraiment qu’à la seconde génération, elle est relativement rapide chez les Italiens et les Espagnols, où les couples mixtes sont de plus en plus nombreux : à Trélazé, un tiers des chefs de famille étrangers sont mariés à des Françaises, ce qui entraîne un renouvellement assuré de la carte d’identité ainsi qu’une francisation des enfants par l’usage du français comme langue maternelle.

Jacques Jeanneau, Maître de conférences à l’Université d’Angers (« Les étrangers en Maine-et-Loire dans les années Trente », extrait des Mémoires de l’Académie d’Angers, T. XX, 1987-1988.
Avec l’autorisation de l’auteur et de la revue.
La seconde partie de l’article se trouve dans le dossier 1919-1939 : Les réfugiés politiques

Jacques Jeanneau
Maître de conférences à l’Université d’Angers


SOURCES LOCALES

  • Archives départementales de Maine-et-Loire
  • Série Alpha : dossiers sur les étrangers
  • Sous-série 6 M : listes nominatives du recensement de la population 1936
  • Archives municipales d’Angers, de Saint-Pierre-Montlimart, de Saumur.

LAUTAUD (C) – Les étrangers en Maine-et-Loire de 1870 à 1935. Province d’Anjou n° 65, mai-juin 1937

– Témoignage d’immigrants et d’enfants d’immigrants des années 1930.

 

OUVRAGES D’ENSEMBLE

  • MAUCO (G.) – Les étrangers en France – Thèse – Colin – 1932
  • GIRARD (A) et STOETZEL – Français et Immigrés – Cahiers de I.N.E.D. n° 19 et 20 – P.U.F., 1953-1954
  • SCHOR (R) – L’opinion française et les étrangers de 1919 à 1939 -Thèse – Publications de la Sorbonne – 1985.