Les périodes
Loin des frontières terrestres, peu industrialisé, le Maine-et-Loire n’a rien pour attirer les étrangers avant 1914. Mais cet isolement peut être un atout aux yeux des autorités pour y installer des réfugiés politiques, Polonais, Italiens, Espagnols, dont quelques uns vont faire souche.
La France compte proportionnellement plus d’étrangers en 1930 qu’en 1980 et est alors le premier pays d’immigration en Europe, le deuxième dans le monde derrière les Etats-Unis. En Maine-et-Loire, le nombre d’étrangers est multiplié par 4 en 20 ans. Essentiellement des Italiens et des Polonais.
Les tensions internationales et les révolutions politiques bouleversent l’Europe et provoquent des déplacements de population. Le Maine-et-Loire reçoit des Russes blancs, et à partir de 1935, des populations fuyant l’Allemagne nazie et l’Espagne de Franco.
De 1945 à 1965, le Maine-et-Loire, comme tout l’Ouest, ignore l’immigration. A partir de 1946, le Maine-et-Loire connaît un solde migratoire négatif jusqu’au recensement de 1968. Les besoins de main d’œuvre sont satisfaits par le glissement de la population du secteur agricole, où la main d’œuvre était surabondante et sous employée, aux secteurs de l’industrie (mais l’emploi industriel ne commence à croître qu’en 1962), du bâtiment, des travaux publics et du secteur tertiaire. Les actifs agricoles passent de 102 000 en 1954 à 49 000 en 1975 ! Il n’y a pas besoin de faire venir massivement de la main d’œuvre étrangère.
Alors que le Maine-et-Loire est resté à l’écart des importants mouvements migratoires que connaît la France depuis la Seconde Guerre mondiale, il rattrape son retard à partir de 1962 : de1962 à 1982, la population étrangère a augmenté de 169% en France, de 539% en Maine-et-Loire ! Le Maine-et-Loire prend en marche le train de l’immigration : à cette date ce sont les Portugais et les Marocains qui arrivent en France, et donc dans ce département.