Evolution de la population étrangère par quartier à Angers de 1975 à 2006

A partir des années 1960, une immigration en provenance des pays du Maghreb (essentiellement des Marocains), s’installe à Angers. On constate en 1975 que les quartiers Saint Jacques et Monplaisir se détachent nettement avec plus de 5% des étrangers. Mais le quartier qui détient le pourcentage le plus important est le quartier 3 avec 7,8 % d’étrangers. Il s’agit d’un quartier du centre ville. Parmi les 140 étrangers vivant dans ce quartier, 85 sont marocains (près des 2/3). Ils vivent essentiellement près des quais Félix-Faure et Ligny, là où des baraquements sont mis à leur disposition par leurs employeurs, notamment la grande société du bâtiment de l’époque, Brochard et Gaudichet.

A partir de la fin des années 1970 jusqu’à aujourd’hui, on peut observer une périphérisation progressive de la présence étrangère à Angers. En effet, en chiffre absolu ou en pourcentage, les étrangers des quartiers périphériques sont nettement plus importants que ceux du centre ville. Ceci s’explique par l’arrivée des femmes et des enfants dans le cadre du regroupement familial, accompagné d’un développement de la politique des logements sociaux des grands ensembles. De ce fait, en 1999 les quartiers de Belle Beille, de la Roseraie (11,75%) et de Monplaisir (16%) deviennent des quartiers marqués par la présence étrangère.

Aujourd’hui encore, les quartiers périphériques d’Angers restent les plus marqués en terme de présence étrangère, auxquels il faut ajouter l’ilôt Savary en péri-centre.

Chadia Arab
géographe, CNRS-ESO, Université d’Angers.